Les nuages noctulescents

L'adjectif noctulescent provient du latin : noctis (nuit), lucentis (luisant).

En se fondant sur l'étymologie seule, on pourrait parler d'un "effet noctulescent" qui caractérisait tout ce qui brille de manière passive dans la nuit.

Je m'amuse parfois à inventer des noms de nuages selon si ceux que j'observe rétro-éclairent le ciel à partir des rayons d'un soleil couché ou d'une lune distante. Ce dernier cas étant l'un de mes préférés car il emploie un effet exceptionnel de double luminance stellaire.

Vous pouvez observer ci dessous deux magnifiques spécimens que je me suis permis de baptiser cirrus homogenitus noctulescent & cumulus fractus noctulescent.

Mais du coup, c'est quoi un VRAI nuage noctulescent ?

Cependant, lorsque les météorologues et les aviateurs évoquent les nuages noctulescents, ils font référence à quelque-chose de beaucoup plus spécifique. Les "noctiluscent clouds", ou NLC sur les quelques METAR dans lesquels ils sont évoqués, sont des nuages mésosphériques qui se démarquent du ciel une fois la nuit tombée, parfois jusqu'à quelques heures après le passage du soleil derrière la ligne d'horizon.

Leur présence dans la mésosphère leur confère un aspect nappé et filandreux à la manière des cirrostratus, comme c'est souvent le cas à de telles altitudes où l'atmosphère est plus stable.

Leur hauteur les rend aussi difficile à trouver dans le ciel. L'intensité lumineuse qu'ils renvoient peut être assez subtile : le ciel doit être dégagé et l'environnement pauvre en pollution lumineuse. On pourrait presque les qualifier d'aurores boréales du pauvre, mais pourtant moins populaires. Je trouve personnellement que leur sobriété naturelle (ou pas si naturelle) fait toute leur prestance.

Voici l'un de mes clichés où l'on peut les voir le mieux. J'ai pu les photographier lors d'une nuit hivernale et on remarque de suite le reflet de la lumière sur les montagnes enneigées. De même, on apperçoit vers la gauche de l'image une nape nuageuse à la surface du sol. Je suppose qu'elle résulte d'une inversion de température dûe à un refroidissement rapide du sol enneigé après une chaude après-midi d'hiver. Le cliché a du être retouché pour faire ressortir au mieux la couleur.

Le mécanisme de formation de ces nuages a réussi à garder sa part de mystère au fil du temps. Il semblerait que la plupart soient constitués de cristaux de glace provenant de lancements spatiaux.