L'effet de Foehn

Comme d'habitude, commençons par un peu d'étymologie. D'après Wikipedia :

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Le mot « foehn » provient du suisse-allemand Föhn et trouve son origine dans les Alpes. Föhn vient du latin favōnius (« vent doux »), et fut adopté par les dialectes allemands alpins, certainement via l'ancêtre du romanche (qui dit aujourd'hui favuogn, fuogn, ou favugn). Le foehn est donc, à l'origine, un vent de la région des Alpes germanophones. Par analogie, le mot « foehn » est également utilisé dans certaines régions francophones, comme la Suisse, la Vallée d'Aoste ou l'Alsace, pour désigner le sèche-cheveux, par calque de l'allemand.

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Le terme est aussi employé dans l'expression "effet de foehn", qui qualifie un phénomène météorologique ayant la particularité de provoquer des courants d'air chauds et secs. Cela se manifeste lorsqu'une masse d'air accélérée rencontre un relief sur son chemin. Cette image issue du site tameteo.com illustre bien le mécanisme :

La détente des gaz induite par l'élévation et l'accélération de l'air provoque une baisse de température, qui génère de la condensation en atteignant le point de rosée. Il est parfois possible d'observer de la pluie d'un côté du relief, et un temps sec de l'autre.

C'est un phénomène que l'on observe facilement dans les Pyrénées, surtout en période estivale. La chaîne de montagne agit comme une véritable lame de rasoir face aux vents du sud, venus d'Espagne. Sa topographie particulière pourrait être schématisée par une large barre constituée de rangées de pierres parallèles entre elles.

J'aimerais maintenant vous parler du joli couple que forment Foehn et orages dans les hautes Pyrénées.

De Juin à Août, les orages de fin de journées sont monnaie courante. Le rayonnement de la roche montagneuse sous l'ensoleillement de la journée en est un élément contributif. En plus de cela, les vents d'Espagne poussent l'air sur les pics rocheux successifs, amorçant parfois prématurément la rencontre de masses d'air chaud instables avec d'autres plus froides et plus hautes.

Voici quelques clichés que j'ai pris et qui illustrent bien :

La première photo ne révèle pas grand chose. Mais en réglant l'appareil avec la bonne mise au point, le bon focus et le bon étalonnage, il est possible de mettre en évidence la structure nuageuse s'élevant derrière le Montaigu. Aussi colossal que soit ce dernier, il semble vulnérable face au monstre blanc qui s'élève derrière lui.

La photo ci-dessous n'a été prise qu'une minute après la précédente. On constate la rapidité de l'évolution de la protubérance supérieure.

L'accumulation successive de Foehns serait une cause de la formation rapide de cumulonimbus en montagne. C'est une situation préoccupante pour les parapentistes et les vélivoles dans la mesure où la situation peut passer de claire à orageuse en quelques minutes. Je connaissais bien ce mécanisme mais je me suis rendu compte qu'il était plus répendu que je ne le pensais en discutant avec des parapentistes d'Embrun, dans le parc national des Écrins.